Un homme reconnu coupable d'une attaque au couteau contre des passants a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle

Un ressortissant kosovar a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle mardi 6 mai, à la suite d'une série d'agressions à l’arme blanche perpétrées dans le quartier de la Meinau à Strasbourg, le 14 janvier 2023. La peine prononcée par la cour d'assises s'accompagne d'une interdiction définitive du territoire français.

Identifié comme Egzon Behrami, l’homme avait d’abord tenté de poignarder un individu qui s’apprêtait à monter dans sa voiture sur l’avenue de Colmar. La victime, indemne, avait réussi à se réfugier dans le véhicule. Il s’en était ensuite pris à une mère de famille circulant à vélo-cargo avec ses deux enfants. Un cycliste, qui s’est révélé être un policier en civil sans arme, était alors intervenu pour la protéger.

« C’est l’instinct qui a parlé. C’est ce que je suis, à la fois citoyen et policier », a témoigné ce dernier dans les couloirs du tribunal. Il n’a réalisé que plus tard que son agresseur, aujourd’hui âgé de 33 ans, détenait un couteau avec une lame de 20 centimètres. Au cours de l’altercation au sol, le fonctionnaire a été légèrement blessé.

La scène a été aperçue par un livreur Deliveroo de passage, qui est venu prêter main-forte au policier pour maîtriser l’assaillant. « Le vrai héros, c’est ce livreur qui a vu le couteau et a agi », a souligné le policier, encore marqué par les faits. L’identité du livreur demeure inconnue : sans papiers en règle, il a pris la fuite avant l’arrivée des forces de l’ordre.

Le motif de l’attaque reste flou. Bien que la piste terroriste ait été écartée, l'enquête a mis en lumière la consommation excessive de stupéfiants par l’accusé, notamment du crack et du cannabis. Selon son avocat, Me Michael Wacquez, cette polytoxicomanie aurait provoqué un état paranoïaque temporaire, accompagné de troubles psychotiques. Arrivé en France en 2018, Behrami aurait déclaré avoir agi sous l’effet d’un sentiment de persécution.

À l’issue du procès, l’accusé a exprimé ses regrets à l’égard des victimes et du pays. Il a accepté la sentence sans faire appel.