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Suite aux manifestations, une nouvelle ville américaine rejoint Los Angeles en imposant un couvre-feu

Publié : 12 juin 2025 à 6h00 - Modifié : 12 juin 2025 à 10h51
Mandy Vereecken

Couvre-feu

Une seconde ville américaine vient de mettre en place un couvre-feu en réaction aux protestations contre la politique migratoire du président Donald Trump. La municipalité de Spokane, située dans l'État de Washington (nord-ouest des États-Unis), a annoncé mercredi 11 juin l’entrée en vigueur d’un couvre-feu à la suite d’un rassemblement ayant eu lieu dans la ville. Cette mesure est en vigueur de 21h30 mercredi à 5h jeudi, heure locale (soit de 6h30 à 14h heure de Paris), a précisé la mairie sur le réseau social X. Spokane, qui compte environ 230 000 habitants, suit ainsi l’exemple de Los Angeles, où un couvre-feu avait déjà été instauré la veille.

Les manifestations se multiplient à travers le pays, dénonçant les opérations de répression menées à l’encontre des migrants en situation irrégulière. Le président Trump, de son côté, a affirmé qu’il ne permettrait jamais que "la loi de la rue" remplace l’ordre aux États-Unis.

À Los Angeles, plus de 1 000 manifestants ont encore défilé pacifiquement mercredi dans les rues du centre-ville, à la veille d’un second couvre-feu décidé pour limiter les risques de débordements tels que pillages ou dégradations. « Dans l’ensemble, la situation reste sous contrôle ici à Ground Zero », a déclaré Lynn Sturgis, une enseignante retraitée de 66 ans, devant les bureaux du gouvernement fédéral, au cœur des protestations.

Depuis le 6 juin, la deuxième ville la plus peuplée des États-Unis est régulièrement secouée par des rassemblements contre les arrestations massives de sans-papiers. Bien que souvent pacifiques, ces mobilisations donnent parfois lieu à des violences, comme des jets de projectiles sur les forces de l’ordre ou des incendies de véhicules.

Face à cette situation, Donald Trump a ordonné l’envoi à Los Angeles de 4 000 membres de la Garde nationale de Californie ainsi que 700 Marines, et ce malgré l’opposition du gouverneur démocrate de l’État, Gavin Newsom. Ce déploiement a pris une tournure politique, cristallisant l’opposition entre la Maison-Blanche et les autorités locales. Considéré comme un potentiel candidat à la présidentielle de 2028, Newsom a dénoncé une atteinte à la démocratie. Le président, lui, a martelé : « Si je n’étais pas intervenu, Los Angeles serait en flammes ».

Les protestations ne se limitent pas à la Californie. Des mobilisations ont également eu lieu à New York, St. Louis (Missouri), Indianapolis (Indiana), Raleigh (Caroline du Nord), Denver (Colorado) ou encore Spokane. Au Texas, en prévision d’un grand rassemblement à San Antonio, le gouverneur républicain Greg Abbott a lui aussi fait appel à la Garde nationale. Cela n’a toutefois pas dissuadé des centaines de manifestants de se rassembler près de la mairie.

Enfin, un appel national baptisé « No Kings » (« Pas de rois ») prévoit une vaste journée de mobilisation samedi 14 juin, avec des rassemblements annoncés dans plusieurs centaines de villes à travers les États-Unis.