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Spéléologues piégés dans une cavité souterraine : "La personne blessée était immobilisée des chevilles jusqu’à la tête"

Publié : 9 juin 2025 à 6h00 - Modifié : 10 juin 2025 à 14h09
Mandy Vereecken

Spéléologues

« L’opération de secours a été pleinement réussie », a résumé le commandant des sapeurs-pompiers Jérôme Estachy, quelques heures après une importante mission de sauvetage. Ce dimanche 8 juin, trois spéléologues se sont retrouvés bloqués dans une grotte du massif de la Chartreuse.

Vers 14h30, un dispositif conséquent a été mis en place pour secourir ces trois personnes prises au piège dans la grotte du Guiers Mort, située sur la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère). « Il s’agissait de spéléologues expérimentés, membres d’un club, qui exploraient de nouvelles galeries au sein de la Dent de Crolles, une montagne du massif de la Chartreuse », explique Tristan Godet, conseiller technique en spéléologie auprès de la préfecture de l’Isère.

Ils avaient pénétré par la partie basse du réseau souterrain, appelé le Guiers Mort, un passage qui ne fait que remonter. Situés à environ 4,5 kilomètres de l’entrée, soit près d’une heure et demie de progression, ils exploraient une trémie, un éboulis que l’on traverse par en dessous. Lors de cette exploration, l’un d’eux a déstabilisé cet éboulis et s’est retrouvé coincé en dessous, relate le conseiller. La victime, un homme de 25 ans également aguerri, a été immobilisée ainsi.

« Heureusement, les deux autres spéléologues en surface étaient en communication radio avec ceux sous terre. Ils étaient trois en bas et six en haut, ce qui a permis de déclencher immédiatement l’alerte », poursuit Tristan Godet. Une opération de secours de grande ampleur s’est alors engagée, mobilisant près de 80 intervenants, dont une cinquantaine de sapeurs-pompiers de l’Isère, parmi lesquels dix spécialistes en secours en milieux périlleux et montagne.

Sept agents de la CRS Alpes, cinq membres de la gendarmerie (PGHM, brigade territoriale et spéléologues), quinze bénévoles de l’association « Spéléo Secours Isère », deux médecins, un hélicoptère et trois pompiers de la Savoie ont également participé à l’intervention.

La victime se trouvait allongée et bloquée des chevilles jusqu’à la tête. Son bras droit, coincé sous des blocs rocheux, lui causait d’importantes douleurs, détaille Tristan Godet. Face à la gravité de la situation, les équipes ont dû travailler avec beaucoup de précision et de minutie. « Le pronostic vital était engagé, car rester coincé sous terre peut durer plusieurs heures », ajoute-t-il. Le médecin a décidé d’administrer une anesthésie locale au niveau des jambes pour limiter la douleur.

« Grâce à la rapidité des secours, nous avons pu limiter les conséquences sur son état de santé. Il s’en sort bien », se félicite le commandant Estachy. Plusieurs blocs de taille moyenne ont été retirés avec précaution pour libérer le spéléologue. Initialement prévue pour midi, l’évacuation a finalement eu lieu peu après 7 heures du matin, ce qui constitue un succès collectif.

Pour Laurent Simplicien, secrétaire général de la préfecture, cette intervention a démontré l’efficacité du dispositif mis en place : « Les premières équipes sont arrivées à 16 heures, ont établi le contact avec la victime à 17h30, compte tenu de la distance d’une heure et demie à pied depuis l’entrée. La victime a été dégagée vers 22 heures, puis évacuée entre 22 heures et 7 heures du matin. »

Le jeune homme a été transporté au centre hospitalier Grenoble-Alpes, où les premiers bilans indiquent qu’il devrait retrouver une fonction normale de son bras.