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Shein : accusée de manipuler ses stocks et son catalogue, la plateforme fait face à des actions en justice
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Pas un jour ne passe sans que la plateforme de vente en ligne Shein ne suscite la controverse. Après les critiques venant du secteur du commerce, c’est désormais au tour de nombreuses associations de consommateurs à l’échelle européenne de se mobiliser contre l’enseigne d’ultra fast fashion. Elles reprochent à l’entreprise des pratiques commerciales contestables, une accusation de plus à ajouter à une liste déjà longue.
Souvent épinglée pour ses effets nocifs sur l’environnement, pour ses méthodes de vente agressives, sa concurrence jugée déloyale ou encore les conditions de travail précaires chez ses fournisseurs, Shein est devenue l’un des symboles de la dérive de la mode à très bas prix et à cadence effrénée. Cette fois, une vingtaine d’organisations membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) ont décidé de porter plainte devant la Commission européenne, pointant notamment l’affichage infini de produits ou l’usage abusif de messages comme “stock limité” sans justification.
Ces associations souhaitent ainsi renforcer une enquête déjà lancée par l’Union européenne en fournissant de nouveaux éléments sur les pratiques présumées douteuses du géant du e-commerce. En parallèle, la CLCV, organisation française de protection des consommateurs affiliée au BEUC, a signalé ces faits à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Face à cette offensive, Shein a répondu en appelant au dialogue. L’entreprise d’origine chinoise, désormais basée à Singapour, a déclaré par communiqué transmis à l’AFP qu’elle souhaitait collaborer davantage avec les autorités de régulation européennes, et regrette que le BEUC n’ait pas donné suite à leur demande de rencontre. Elle affirme continuer à “coopérer activement avec les régulateurs nationaux et la Commission européenne pour démontrer son respect de la législation européenne”.
Cette plainte intervient alors qu’une proposition de loi visant à encadrer les excès de la fast fashion est en discussion au Sénat français. Le texte, très attendu par les ONG environnementales et les défenseurs des droits humains, envisage plusieurs mesures : interdiction de publicité pour les marques concernées, sanctions financières, et obligation d’information sur l’impact environnemental des vêtements.
De son côté, la Commission européenne envisage d’instaurer une taxe de 2 euros sur les petits colis importés, actuellement exonérés de droits de douane. Une décision motivée par l’explosion des importations à bas coût, majoritairement en provenance de Chine : environ 4,6 milliards de colis de faible valeur sont entrés sur le marché européen en 2024, un chiffre ayant doublé en un an et triplé depuis 2022.