FESSENHEIM | L'ASN permet le redémarrage du réacteur n°2

Arrêté depuis la fin du premier trimestre 2016 en raison d'anomalies constatées sur le générateur de vapeur, le second réacteur de la centrale nucléaire alsacienne va pouvoir redémarrer grâce au feu vert accordé ce matin par l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN)

29 avril 2021 à 12h48 par Pierre Maurer

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Crédit : La centrale nucléaire de Fessenheim vue du ciel, depuis l'Allemagne - photo ASN

C'est par mail à midi que l'Autorité de Sûreté Nucléaire a communiqué sur "la suspension du certificat d'épreuve d'un générateur de vapeur installé sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fessenheim". Une phrase complexe qui signifie, plus simplement, que la production d'électricité sur ce réacteur va pouvoir reprendre.

Arrêté depuis la mi-2016

Cette décision met fin à plus d'un an et demi d'interruption d'activité pour le réacteur numéro 2. L'ASN avait suspendu, le 18 juillet 2016, le certificat d'épreuve qu'elle avait délivré en 2012 pour le générateur de vapeur de ce réacteur. Fait rare qui avait conduit au maintien à l'arrêt du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fessenheim.

"Cette suspension était consécutive à la détection en 2016 d'une irrégularité dans la fabrication, par l'usine Creusot Forge, d'une des parties de ce générateur de vapeur, appelée « virole basse » : le processus de forgeage de la virole basse de ce générateur de vapeur, réalisé en 2008, n'avait pas été mené conformément au dossier technique remis à l'ASN, sans que cette dernière n'en ait alors été informée." note l'Autorité dans son communiqué publié ce 12 mars.

Cette longue période d'inactivité a permis aux expert de scruter la partie incriminée de près mais également de chercher la moindre trace d'anomalie dans les documents qui accompagnent chaque pièce de l'installation nucléaire. "Après avoir examiné le dossier transmis par Framatome (ex-Areva NP), l'ASN considère que l'anomalie lors du forgeage d'une virole de ce générateur de vapeur ne remet pas en cause son aptitude au service et que la justification de sa conformité à la réglementation a ainsi été apportée. Elle note en particulier que les propriétés mécaniques du matériau respectent les hypothèses initialement retenues dans les études de conception" précise toujours ce même communiqué.

Un redémarrage ? Oui, mais pour combien de temps...

Cette autorisation va permettre à la centrale alsacienne, la plue ancienne du parc français, de fonctionner à pleine puissance... mais pas pour très longtemps. Les deux réacteurs alsaciens devraient être définitivement stoppés en fin d'année, lorsque le combustible nucléaire sera chargé dans la nouvelle centrale EPR de Flamanville.
Un délai qui pourrait encore être revu, selon plusieurs sources proches du dossier.