L'actualité nationale, régionale et locale

« L’intensité de cette danse est tout simplement stupéfiante », le phénomène K-pop enthousiasme les fans de culture japonaise

Publié : 8 juin 2025 à 19h00 - Modifié : 10 juin 2025 à 10h50
Mandy Vereecken

K-pop

Costumes éclatants, stands à perte de vue, jeux vidéo et spectacles de danse : la Japan Addict fait son grand retour, ce festival dédié à la pop culture asiatique. Pour cette 20ᵉ édition, la finale de la Coupe de France et de francophonie de danse K-pop se tient les samedi 7 et dimanche 8 juin.

Des qualifications organisées partout en France, mais aussi en Suisse, au Luxembourg et en Belgique, ont permis de sélectionner les meilleures performances. Si les épreuves individuelles se sont déroulées samedi, les compétitions en groupe étaient prévues pour dimanche.

Derrière les nombreux stands, une scène attire particulièrement l’attention : le « Korean Corner », un espace entièrement consacré à la culture coréenne. Depuis les débuts du festival, les organisateurs souhaitent consacrer une part importante de l’événement à la Corée du Sud, le « pays du Matin calme ». Depuis 2023, chaque édition dispose d’un espace dédié à la culture coréenne, une initiative que la direction du festival entend poursuivre.

Devant la scène, une foule compacte s’est rassemblée. La compétition est sur le point de débuter, et chacun tente de se frayer un passage pour assister au spectacle. Parmi eux, Maëva Schwartzenberger, 20 ans, est venue avec ses amies. Elles ont réussi à trouver un petit espace assis, juste devant la scène.

Maëva a découvert la K-pop très tôt, et sa passion s’est affirmée à l’âge de 11 ans. Aujourd’hui largement répandue, cette culture ne bénéficiait pas toujours d’une image positive. « Avant, on était un peu stigmatisés, je n’osais pas trop avouer que j’aimais ça », confie-t-elle. Elle raconte : « Au début, c’est la musique et la danse qui m’ont attirée, puis j’ai découvert les dramas, ces séries télé coréennes. Peu à peu, j’ai appris quelques mots de la langue et je me suis intéressée à la culture coréenne dans son ensemble. » Si la K-pop était autrefois un sujet tabou, Maëva souligne que les mentalités ont évolué : « Aujourd’hui, il y a beaucoup moins de jugements. »

Avec l’essor des réseaux sociaux, le phénomène K-pop a gagné encore plus de visibilité. Sur TikTok ou Instagram, les idoles — ces artistes coréens et japonais entraînés pour percer dans le showbiz — interagissent directement avec leurs fans. « Les groupes lancent des challenges de danse en ligne, et on peut essayer d’apprendre les chorégraphies chez soi. Cela crée beaucoup d’échanges », explique Maëva.

Le deuxième groupe monte sur scène, et dès les premières notes, la foule se met à chanter. Maëva connaît parfaitement la chanson et accompagne les paroles en balançant la tête en rythme.

Sur l’estrade, l’équipe du Grand Est donne une performance remarquable. Composée de six Strasbourgeoises vêtues de noir et blanc, agrémentées de paillettes, elles impressionnent le public avant de descendre, essoufflées mais heureuses.

Ce groupe de danse s’est formé il y a cinq ans et publie régulièrement ses vidéos sur les réseaux sociaux. Âgées de 20 à 24 ans, leurs parcours varient : prothésistes ongulaires, étudiantes en commerce international ou en master d’écogestion, elles partagent avant tout une même passion pour la danse.

« Ce que j’apprécie le plus, c’est le fait de créer un projet commun, de partager un moment ensemble », explique Assouan Ekeng Djeboue. À ses côtés, Grace Igiebor ajoute : « La K-pop possède un aspect artistique moins présent en Occident. Là-bas, les groupes réfléchissent beaucoup à leur univers. Les albums racontent des histoires, parfois en plusieurs volets. Le storytelling est très fort, c’est une ambiance unique. »

Cette ambiance particulière séduit ces jeunes femmes au style très soigné. Elles valorisent la dimension complète de ce genre de danse. Cet été, elles s’envoleront pour la Corée afin de découvrir davantage ce pays qui les fascine.

Dans le public, leurs petites sœurs sont venues les encourager, les yeux brillants d’admiration. Si la majorité des spectateurs sont dans la vingtaine, la K-pop séduit des générations bien plus larges. Rachel Morel, 57 ans, est venue pour la première fois découvrir cette danse. « J’aime la danse, toutes les danses, mais la K-pop, c’est une découverte pour moi. C’est impressionnant, le niveau est vraiment élevé », confie-t-elle. Elle conclut : « L’énergie qui se dégage de cette danse est incroyable. C’est un moment joyeux, plein de vitalité. »

Malgré leur performance pleine d’enthousiasme, le groupe « Lemon is Kpop » ne remporte pas la Coupe. Celle-ci revient à l’équipe venue de Suisse.