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À vélo de l’Alsace jusqu’à la Dordogne, ils rendent hommage à leurs aïeux contraints à l’exil en 1939
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En septembre 1939, plus de 300 000 Alsaciens ont quitté leur région à pied, parcourant la France du nord-est vers le sud-ouest. Entre la mobilisation générale du 1er septembre et l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne nazie le 3, l’État-major avait ordonné l’évacuation des populations proches de la frontière, afin de les protéger d’un conflit imminent.
Plus de 80 ans après cet exode massif, un groupe de dix amis âgés de 43 à 63 ans a décidé de rendre hommage à cet épisode historique en reliant l’Alsace au Périgord... à vélo. Le départ de cette aventure a été donné ce jeudi 22 mai 2025 depuis Sundhouse, dans le Bas-Rhin. "Cela fait un an et demi que nous préparons ce projet, et aujourd’hui, on y est !", s’enthousiasme Christian Grosshans, l’un des participants.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du 40e anniversaire du jumelage entre Sundhouse et Beynac-et-Cazenac. Depuis 1985, les habitants des deux communes se retrouvent tous les cinq ans, un moment souvent marqué par des retrouvailles familiales. "L’un des cyclistes a même un grand-oncle resté dans le Périgord. Des liens durables se sont tissés au fil des générations entre les familles des deux régions", explique Mathieu Klotz, maire de Sundhouse.
L’itinéraire n’est pas inédit : des groupes d’Alsaciens avaient déjà emprunté ce trajet à vélo en 1999 et 2009, notamment pour remettre en main propre l’invitation au jumelage. Cette fois, un défi supplémentaire se présente : trouver des hébergements adaptés aux personnes à mobilité réduite, car l’équipe compte un para-cycliste, Fabrice Moreau. Seul à bénéficier d’un vélo à assistance électrique, il confie : "Sans cette aide, je ne pourrais pas suivre le groupe. C’est un challenge personnel, et je veux participer pleinement à cette aventure symbolique."
Le groupe est composé de profils variés, du sportif aguerri au cycliste du dimanche. "Mais on forme une super équipe, et on s’est bien entraînés ensemble", assure Christian Grosshans.
Sur le plan logistique, deux véhicules d’assistance accompagneront le convoi pour garantir la sécurité des participants et gérer les besoins techniques. "On a même prévu une affichette pour se signaler. Et bien sûr, quelques provisions conviviales dans la camionnette : bière et panaché inclus !" sourit-il.
Le périple durera sept jours, du 22 au 28 mai, avec un parcours de 826 kilomètres et un total de 9 200 mètres de dénivelé positif. Un véritable défi sportif et mémoriel.