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Kintzheim : dans les coulisses de la réouverture de la Volerie des Aigles
A l'ombre du château de Kintzheim, le personnel de la Volerie a repris du service depuis quelques jours, tout comme les 80 volatiles hébergés !
30 mars 2022 à 16h30 - Modifié : 4 mai 2022 à 8h36 par Pierre Maurer et Kays Ighirri
Ce mardi matin, alors que le parc est encore fermé au public, nous nous glissons derrière la lourde porte d'entrée qui permet d'ordinaire de s'immiscer dans l'univers si particulier de la Volerie des Aigles.
Niché en plein cœur du Massif du Haut-Koenigsbourg depuis 1968, ce véritable observatoire à ciel ouvert permet à des dizaines de milliers de visiteurs de se familiariser chaque année avec l'univers des oiseaux de proie.
Aigles, milans, faucon, chouettes, vautours et autres percnoptères se partagent les volières dans un silence quasi-absolu. "Ils se côtoient dans de grande volières car ils ont l'habitude de vivre ensemble toute l'année" confirme Daphnée Lenôtre, jeune membre de l'équipe de soigneurs, "même dans la nature, ce sont des espèce qui ont l'habitude de se croiser et c'est pour cela qu'on les présente dans les mêmes volières".
Ce matin, c'est l'heure de la pesée pour les oiseaux de la volière située à l'entrée du parc. Daphnée se glisse tout en douceur à l'intérieur avec une balance équipée d'un perchoir. Un à un, elle déplace délicatement les oiseaux de leur branche pour les installer le temps de quelques secondes sur l'appareil (voir explications ci-dessous). Une étape incontournable pour s'assurer que les volatiles sont en parfaite santé.
Dans les volières, oiseaux et soigneurs ne passent pas par la même porte
En observant la scène, nous remarquons que Daphnée entre par une porte située sur le côté droit de la volière. Porte encadrée par deux orifices carrés d'envion un mètre de côté. Alexandre Gill, un des chefs animalier, nous apprend que les oiseaux empruntent ce second accès pour entrer ou sortir de la volière avec les soigneurs. "Cela leur permet de contenir leur excitation car cette porte donne sur un sas et ils ne nous voient pas directement" nous explique ce grand gaillard au visage barré d'un sourire communicatif. "Lorsqu'ils passent par ces sas, on les récupère de l'autre côté pour aller au spectacle ou les faire voler" souligne Alexandre.
En déambulant le long des volières, nous demandons aux soigneurs s'ils n'ont jamais peur que lors d'un vol ou d'un spectacle, un animal ne revienne pas au château. Alexandre Gill se veut très rassurant "les oiseaux de proie volent par nécessité, ils ne volent pas par plaisir comme un humain qui irait faire du sport ! (...) Mais dans certains cas, lorsque l'air est léger ou qu'il fait beau, ils voleront avec plus 'd'envie' qu'ils ne le feraient lors d'un jour de pluie. Dans ce cas-là, c'est plus difficile pour eux" analyse le soigneur.
(suite après l'encadré)
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Une symbiose nécessaire entre l'homme et l'animal
Parmi les nouveaux aménagements proposés aux visiteurs depuis cette année, une volière permettant d'observer les aigles pygargues de Steller. Ces magnifiques spécimens, au bec et aux pattes jaune-orangé et à l'oeil perçant sont, en quelque sorte, les mascottes de la Volerie. Du haut de leur longue perche d'observation, la femelle et le jeune mâle poussent des cris par intermittence, signe de leur curiosité à notre égard.
C'est une évidence selon Alexandre Gill : les oiseaux ressentent le comportement des hommes. "On fait de la lecture de vol, on travaille avec les oiseaux tous les jours. C'est comme si on vivait avec eux en quelque sorte ! On connaît leur attitude, leur comportement, leur caractère et on essaye donc de ressentir ce qu'il faut faire au quotidien" raconte le chef animalier.
Les animaux dans leur cadre patrimonial
Autre spécificité de la Volerie : s'être installée dans un ancien château afin d'abriter ses 80 pensionnaires, issus d'une trentaine d'espèces différentes. Cette année, l'écrin que représente l'ancienne forteresse de grès rose, a été remis en valeur grâce à un nouveau parcours de visite enrichi de manière interactive, grâce à des QR codes à flasher avec son smartphone.
Les visiteurs peuvent effectuer un circuit agrémenté de 14 panneaux illustrés, retraçant la vie et l’histoire du château à l’époque médiévale. Un travail a été effectué en collaboration avec Christophe Carmona, illustrateur alsacien, et Thierry Mesnig, enlumineur d’art et auteur passionné d'art médiéval.
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Infos pratiques
Tarifs de 6 à 11€. Gratuité pour les moins de 5 ans (individuels) et moins de 3 ans (groupe).
Site ouvert tous les jours du 26 mars au 13 novembre 2022.
Ouverture selon calendrier disponible sur le site internet de la Volerie.