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Entre gagner plus et profiter de tickets resto, les avis restent partagés

Publié : 6h00 - Modifié : 17h02
Mandy Vereecken

Entre gagner plus et profiter de tickets resto, les avis restent partagés

De plus en plus d’entreprises mettent en place les titres-restaurants pour leurs collaborateurs, mais on est encore loin d’une adoption généralisée en France. D’après la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR), seuls 5,4 millions de salariés en bénéficiaient en 2023, soit environ un salarié sur cinq. Sans surprise, ceux qui n’en disposent aimeraient en profiter, tandis que certains bénéficiaires pointent les limites du dispositif.

Alors, solution avantageuse ou gadget contraignant ? Pratique ou source de frustrations ? Verdict : le choix n’est pas si simple.

Fabrice, par exemple, fait preuve de pragmatisme : même si une part est prélevée sur son salaire, l’apport de l’employeur compense largement. « C’est du pouvoir d’achat en plus », affirme-t-il. Un avis partagé par Cyril et Laëtitia, qui soulignent que les titres-restaurants ne sont pas fiscalisés, contrairement à une hausse de salaire qui pourrait faire grimper l’impôt.

Généralement, les entreprises prennent en charge 50 % de la valeur du titre. Mais certaines vont plus loin. Amélie et Blandine évoquent une participation patronale de 60 %. 

Julie, quant à elle, ne règle que 40 % de ses tickets de 12 euros. Après quatre années à en bénéficier, elle a fait ses calculs : mieux vaut les tickets que 120 euros supplémentaires sur la fiche de paie, qui seraient davantage imposés.

Frédérik, récemment embauché dans une nouvelle entreprise, compare : avant, il touchait une prime repas de 6,70 euros ; désormais, il paie 4,50 euros pour des tickets de 10 euros. Résultat : il préfère ce nouveau système, qu’il juge plus avantageux.

Mais l’intérêt ne se limite pas à l’aspect financier. Pour certains, les titres-restaurants ouvrent de nouvelles possibilités. Fabrice rappelle qu’ils permettent aujourd’hui l’achat de tout produit alimentaire. Amélie s’en sert moitié chez son primeur, moitié au restaurant, ce qui lui permet de « mieux manger ». Blandine, 42 ans, y voit même un levier pour maintenir une alimentation de qualité, menacée par l'inflation.

Pour Eden, jeune coiffeuse, ces tickets sont synonymes de petits plaisirs accessibles, comme aller au restaurant. Maëva y va même tous les midis, tandis que Julie les utilise pour alléger la note lors de repas entre amis.

Mais tout le monde n’y trouve pas son compte. Claire, 31 ans, estime que les titres-restaurants n’ont aucun impact sur la retraite. Loïc, 49 ans, préfère un bon salaire, qui permet de cotiser davantage. Alexandre partage cet avis : « Une paie plus élevée, c’est aussi une meilleure retraite. »

D’autres critiques concernent l’usage même des titres. Pauline déplore les limitations : impossible, par exemple, de payer un caddie entier avec. Résultat : elle doit multiplier les petits achats. Même frustration pour Mickaël, qui trouve fastidieux de planifier leur utilisation. Et Aymeline rappelle un inconvénient de taille : les titres ont une date d’expiration. Chaque année, près de 5 % des tickets distribués sont perdus ou périmés, selon le CNTR.