Choc entre deux tramways : « L’analyse des “boîtes noires” sera nécessaire »
Publié : 13 janvier 2025 à 6h00 - Modifié : 14 janvier 2025 à 10h57 Mandy Vereecken
/medias/K5TLO8CvoX/image/Capture_d__cran_2025_01_14_1055031736848533393.png)
« La rame impliquée dans le recul avait été fabriquée par Alstom en 2004 et mise en service l’année suivante. Bien qu’on ait mentionné son absence du système de sécurité le plus récent, qui s’active en cas de marche arrière, il est impossible d’affirmer que cela aurait prévenu l’accident, car les causes restent inconnues. Par ailleurs, les deux rames étaient dotées d’un système de freinage conforme aux normes. À vide, une rame pèse 54 tonnes, et ce poids atteint environ 60 tonnes avec une centaine de passagers. Imaginez la contrainte exercée sur les freins lorsque la rame prend de la vitesse en descendant une pente ! »
« La rame a reculé, augmentant sa vitesse en marche arrière. Il n’est pas surprenant qu’elle ait pu réagir de manière inhabituelle. En plus des témoignages recueillis, qui sont précieux, il sera nécessaire d’examiner les “boîtes noires”. Chaque tramway est équipé d’un système électronique et électrique sophistiqué qui enregistre tous les événements. Ces données permettront de reconstituer la conduite de l’opératrice, le fonctionnement des freins et d’autres aspects techniques. Ces enregistrements ont été saisis par la justice et placés sous scellés. »
« Lors de la collision, les axes reliant les différents éléments du tramway ont cédé. Ces dispositifs ont absorbé une partie de l’énergie, provoquant une déformation en “accordéon” de la rame. Cette déformation a également entraîné le déraillement de certaines roues et bogies, bien que tous ne soient pas sortis des rails. »
« Un nouvel expert judiciaire, mandaté par le parquet de Strasbourg, s’est rendu sur place lundi matin. Accompagné des techniciens et ingénieurs de la CTS, il a commencé les relevés et marquages nécessaires à l’analyse. L’équipe examine les rails pour détecter des traces, notamment celles de freinage, et procèdera ensuite à l’étude des données contenues dans les “boîtes noires”. En parallèle, les experts du BEA-TT (Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre) analysent les véhicules accidentés. »
« Tant que l’électricité ne sera pas rétablie dans le tunnel, les rames encore sur les rails devront être déplacées avec un tracteur. Pour les éléments endommagés, il faudra recourir à de petites grues capables d’entrer dans le tunnel ou concevoir des systèmes de chariots pour les transporter jusqu’à la sortie. Ces opérations pourraient durer plusieurs jours. »
« Une fois les rames évacuées, des vérifications approfondies seront nécessaires : inspection des rails, de la ligne électrique aérienne et des divers systèmes de sécurité. Tous ces éléments devront être opérationnels avant d’obtenir l’autorisation de reprendre l’exploitation. La réouverture de la station Gare n’est pas prévue cette semaine. »