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Budget 2025 : Le Rassemblement national relégué au second plan

Publié : 27 janvier 2025 à 6h00 - Modifié : 27 janvier 2025 à 9h42 Mandy Vereecken

Budget 2025

Avec la convocation de la commission mixte paritaire (CMP) prévue pour jeudi 30 janvier, la semaine s’annonce cruciale pour le budget, dans un contexte marqué par la menace d’un recours au 49-3 par le gouvernement et d’une éventuelle motion de censure. Pourtant, le Rassemblement national (RN) reste largement absent des négociations, réduit à un rôle marginal, voire purement passif. Le groupe RN a tenté de hausser le ton en laissant entendre qu’il pourrait soutenir la motion déposée par les Insoumis si François Bayrou engageait le 49-3. Mais son influence semble désormais insignifiante. Le Premier ministre concentre ses efforts sur des discussions avec les socialistes, reléguant le RN au second plan.

Marine Le Pen peine à retrouver une stratégie claire depuis qu’elle a provoqué la chute du gouvernement Barnier début décembre. Après avoir négocié des concessions notables, notamment sur la fiscalité de l’électricité et le remboursement des médicaments, elle avait choisi de soutenir une motion de censure plutôt que de capitaliser sur ces gains. Ce choix, comparable à un pari risqué perdu, l’a exclue du jeu politique en cours. François Bayrou, désormais sceptique quant à sa fiabilité, a trouvé dans les socialistes des interlocuteurs plus pragmatiques. En acceptant de ne pas voter la censure lors du discours de politique générale de Bayrou, ces derniers ont démontré leur capacité à influencer les décisions gouvernementales, renforçant leur poids dans les négociations sur le budget.

La marginalisation du RN est également due à une réalité arithmétique implacable à l’Assemblée nationale : si un compromis est trouvé entre le bloc central, les Républicains et le Parti socialiste, le RN n’a plus de rôle à jouer. Marine Le Pen mise sur d’éventuels désaccords entre les partis de l’arc républicain pour espérer revenir dans la partie. Mais en attendant, elle se retrouve en position d’attente, risquant de voir ses soutiens se disperser face à la montée en puissance de figures comme Bruno Retailleau. Ce dernier a d’ailleurs attiré l’attention récemment avec sa circulaire sur le durcissement des régularisations des sans-papiers, saluée par l’eurodéputé RN Fabrice Leggeri, ancien directeur de Frontex, comme un pas dans la bonne direction.

Sortant brièvement de son silence le dimanche 26 janvier à Hénin-Beaumont, son bastion électoral, Marine Le Pen n’a eu d’autre choix que de se moquer d’une proposition de loi portée par les socialistes sur les réparations d’ascenseurs, adoptée à l’Assemblée. Une intervention éloignée de la "grande politique" qu’elle aspire à mener, mais qui illustre son absence d’influence sur les débats majeurs du moment.