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À l’hôpital du Havre, passer une IRM n’effraie plus les enfants grâce à une approche ludique

Publié : 26 mai 2025 à 6h00 - Modifié : 26 mai 2025 à 16h58
Mandy Vereecken

IRM

Le Groupe hospitalier du Havre (Seine-Maritime) s’est récemment équipé d’un dispositif innovant : un simulateur d’IRM (imagerie par résonance magnétique) spécialement conçu pour les enfants. Cet appareil, d’une valeur de 25 000 euros, a été financé en partie par la Caisse d’Épargne Normandie et la fondation Jacques-Monod.

« Ce projet est né de l’initiative de notre équipe de manipulateurs radio, qui avait repéré cet outil et était convaincue de ses bénéfices pour les enfants », explique le professeur Jean-Nicolas Dacher, chef du service d’imagerie médicale de l’hôpital.

Ce simulateur, qui prend la forme d’une fusée, immerge les enfants, dès l’âge de 3 ans, dans une expérience proche de celle d’un véritable examen IRM. Il leur permet de se familiariser avec le bruit et l’environnement de l’appareil tout en restant immobiles — une exigence souvent difficile à respecter à cet âge. « Il y a une appréhension naturelle, tant chez l’enfant qui découvre un environnement impressionnant, que chez les parents préoccupés par les résultats à venir », précise le professeur.

Installé dans une salle transformée pour évoquer un univers spatial, ce simulateur baptisé l’IRM en jeu recrée fidèlement les sons d’un véritable IRM. L’enfant, allongé dans un tunnel, visionne un dessin animé piloté via un écran tactile, tandis que trois séquences sonores de trois minutes sont diffusées pour l’habituer aux bruits de la machine réelle.

Une caméra intégrée analyse ses réactions et détecte les mouvements. À l’issue de la simulation, un rapport visuel sous forme de barres colorées (rouge, orange ou vert) est remis, permettant à l’enfant de constater ses progrès. « C’est une approche très ludique qui aide l’enfant à prendre confiance », souligne Graziella Palmieri, manipulatrice radio.

Mais au-delà du confort psychologique, ce dispositif permet également d’éviter des procédures médicales plus lourdes. « Grâce à cette préparation, on limite le recours à des sédations ou à des anesthésies générales, qui comportent toujours des risques et mobilisent du personnel médical supplémentaire », note le professeur Dacher. En effet, faire appel à un anesthésiste rallonge les délais et complexifie la prise en charge.

Depuis la mise en service du simulateur, une dizaine d’enfants l’ont testé avec succès, ce qui leur a permis de passer l’examen réel immédiatement après. « Pour les parents, c’est un vrai soulagement », indique Graziella Palmieri. « Dernièrement, une mère est venue avec son enfant pour un examen sous anesthésie, mais après un passage par l’IRM en jeu, il a pu faire l’IRM sans aide médicale. Ils ont même pu profiter du beau temps ensuite. »

Des instants simples mais précieux, rendus possibles grâce à cet outil pensé pour rassurer les plus jeunes tout en allégeant le parcours de soins.