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Patrimoine : c'est Noël avant l'heure à Dossenheim-sur-Zinsel et Rixheim grâce au Loto du Patrimoine

La Mission patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern a dévoilé le montant des aides accordées dans chaque département ce lundi matin

20 décembre 2021 à 15h21 par Pierre Maurer

Commanderie Rixheim refuge Dossenheim
La commanderie de Rixheim (gauche) et la maquette des fortifications de Dossenheim (droite)
Crédit : Ji-Elle / Pradigue / DKL / Wikimedia Commons

En septembre 2017, le président de la République confiait à Stéphane Bern une mission d’identification du patrimoine en péril et de recherche de nouvelles sources de financement pour le restaurer. De cette initiative est né le «Loto du patrimoine», dont le produit a été attribué à la Fondation du patrimoine.

Un partenariat a été établi entre la Fondation du patrimoine, le ministère de la Culture et FDJ pour organiser cette opération originale, qui a suscité dès son lancement l’engouement des Français : 4 500 sites en péril ont ainsi été signalés sur la plateforme participative www.missionbern.fr et des millions de joueurs participent chaque année, en jouant aux jeux de grattage et de tirage « Mission Patrimoine » de FDJ, à la sauvegarde du patrimoine.

Ce lundi, la Fondation a dévoilé la somme récoltée pour financer les 100 sites sélectionnés en 2021 pour les départements métropolitains et collectivités d’outre-mer : 18,7 millions d'euros. Environ un dixième de cette somme bénéficiera aux 10 projets répertoriés dans le Grand Est.

 

En Alsace, deux projets lauréats se partagent 364 000€

Dans le Bas-Rhin, c'est le projet de rénovation et valorisation du refuge fortifié du mur d’enceinte de Dossenheim-sur-Zinsel qui se voit attribuer reçoit une aide de 247.000€. Ce refuge fortifié de la période médiévale (XIIIe siècle) était un moyen de défense contre les invasions militaires ennemies et un lieu de stockage pour les paysans. Haut de 5,8 m, le mur fortifié était surplombé d’un chemin de ronde qui permettait de surveiller la vallée de la Zinsel et de prévenir des attaques venant de Lorraine. 

Actuellement, les maisons constituant le mur d’enceinte sont extrêmement fragilisées structurellement. Les poutres menacent de se rompre et ainsi de porter préjudice au mur fortifié. L'état des maisons du XVIIIe siècle venant s’appuyer sur le mur d’enceinte extérieur laisse à penser qu’un effondrement par le toit est à envisager à court terme. Les fonds récoltés vont permettre de financer les délicats travaux de restauration, indique le site de la Fondation du Patrimoine.

Commanderie Rixheim refuge Dossenheim
La commanderie de Rixheim (gauche) et la maquette des fortifications de Dossenheim (droite)
Crédit : Ji-Elle / Pradigue / DKL / Wikimedia Commons

Dans le Haut-Rhin, c'est la Commanderie de Rixheim qui hérite de la somme de 117.000€. Cette enveloppe devrait permettre de boucler le financement de la première partie des travaux de remise en état d'une partie du bâtiment.

La commanderie de Rixheim a été édifiée entre 1735 et 1745 par l’architecte Jean Gaspard Bagnato, à la demande de Philippe de Montjoie-Hirsingue, commandeur de l’ordre des chevaliers teutoniques. La Révolution entraîne le départ de l’ordre et de son commandeur. Vendue comme bien national, la commanderie revient à la manufacture de papier peint Hartmann Risler et Cie, puis à son principal associé, Jean Zuber, qui va y développer une manufacture de papier peint. Elle deviendra mondialement connue, notamment au travers des célèbres décors panoramiques que l’on retrouve jusqu’à la Maison Blanche dans la diplomatic room.

L'édifice n’a jamais fait l’objet de réfection complète : les travaux partiels, dont les derniers datent de 1986, n’ont fait que retarder sa dégradation inexorable, en particulier pour les toitures, les charpentes, les pierres de taille et les menuiseries extérieures. L’ensemble de la toiture (3 700 m²) doit être remplacé tandis que l’état de la charpente doit faire l’objet d’un diagnostic pour remplacement des pièces altérées. Les façades doivent être reprises tandis que les 281 ouvertures, dont des éléments se détachent, devront être intégralement refaites ou restaurées.

Les travaux sont prévus en trois phases, chacune par corps de bâtiments. Ils doivent commencer au deuxième trimestre de l'année prochaine.