Oberhoffen-sur-Moder : il préserve l'alambic de son village et en parle sur TikTok

Nicolas Heinrich, 24 ans, évoque une époque qu'il n'a jamais vécue, celle où presque chaque village alsacien possédait son propre alambic. La production de schnaps, cette eau-de-vie locale ayant un taux d'alcool avoisinant les 50 %, était un savoir-faire transmis de génération en génération. Jusqu'en 1960, le "privilège du grand-père" permettait aux bouilleurs de cru, exonérés de taxes sur les dix premiers litres d'alcool pur, de transmettre ce droit à leurs descendants. Cependant, pour des raisons sanitaires et réglementaires, ce privilège a été aboli, rendant cette pratique moins courante.

Heureusement, elle n'a pas complètement disparu : de nombreux particuliers en Alsace continuent à produire leur propre schnaps, souvent en parallèle des distilleries professionnelles. Les douaniers gardent un œil sur ces activités. Depuis le début de l'année 2024, la législation a même été assouplie : les bouilleurs de cru ne paient plus de taxes sur les cinquante premiers litres d'alcool pur qu'ils produisent.

Cette évolution facilite la vie des passionnés désireux de préserver ce savoir-faire. C'est le cas de Nicolas Heinrich et de son père, basés à Oberhoffen-sur-Moder, près de Haguenau. Avec quelques amis, ils ont créé une association pour sauver l'alambic du village, qui risquait d'être jeté à cause du manque d'utilisateurs. Nicolas a ouvert un compte TikTok pour sensibiliser et attirer de nouveaux bouilleurs de cru, dans le cadre de cette initiative.