PAROLES DE POMPIERS | "On est là pour porter secours, pas pour se faire agresser en intervention !"

Nous avons tendu notre micro à quatre pompiers dans la manifestation strasbourgeoise de ce matin. Point commun entre tous les témoignages recueillis : un ras-le-bol des violences lors des intervention et une lassitude envers l'Etat.

4 mai 2021 à 10h54 par Pierre Maurer

DKL DREYECKLAND
Image symbolique : des pompiers portant un cercueil estampillé "touche pas à mon pompier !"
Crédit : PM/DKL

Marie, pompier à Wolfisheim

« J'attends une prise de conscience de la part de la population (…) pour que l'on soit soutenus ! Il faut que la population, lorsque l'on intervient et que l'on rencontre un problème, intervienne aussi ! »


Baptiste, jeune pompier à la caserne de Strasbourg nord

« Je suis venu soutenir les collègues, bien que n'ayant pas été touché par des violences personnellement (…). La première chose à laquelle on pense en intervention, c'est de secourir, pas de se prémunir des coups ! »


Cyril, agent au central d'appel 19 du SDIS du Bas-Rhin

« Toutes les équipes, qu'elles soient sur le terrain ou non, sont prises à partie. On est là pour porter secours, pas pour se faire agresser en intervention. Que cela soit les collègues qui répondent au téléphone qui, eux aussi, se font agresser ; ou les collègues sur le terrain... A un moment, il faut dire stop ! »
« Lors de la nuit de Nouvel An, on est passé à deux doigts de choses dramatiques. On ne veut plus que ça se reproduise, il faut taper du poing sur la table ».


Stéphane, pompier à Strasbourg

« Le manque de moyen est important. Nos syndicats font remonter ces carences à la direction et jusqu'au ministère. Malheureusement, l'Etat ne nous entend pas. Il refuse de reconnaître le métier de sapeur-pompier comme métier 'à risque'. Ce sont tous ces éléments qui font que l'on en a ras-le-bol. »