Coupures de courant à Cannes et Nice : la piste anarchiste étudiée

Des actes de sabotage sur des installations électriques survenus durant le week-end sur la Côte d’Azur ont été revendiqués dans un communiqué anonyme publié le dimanche 25 mai sur un site alternatif basé à Nantes. Le message, non authentifié à ce stade, émane de supposés membres de « deux groupes anarchistes » et fait actuellement l’objet d’une évaluation par les autorités.

Le texte indique que l’objectif de ces attaques allait bien au-delà de la simple perturbation du Festival de Cannes. Il visait, selon ses auteurs, des infrastructures stratégiques telles que les centres de recherche et les sites de production de Thales Alenia Space, ainsi que ses sous-traitants, des entreprises technologiques locales, l’aéroport et d’autres installations industrielles, militaires ou technologiques de la région. Les auteurs dénoncent notamment le commerce des armements, qu’ils qualifient de « système mortifère ».

Le procureur de Grasse, Damien Savarzeix, a confirmé à l’AFP avoir été informé de cette revendication relayée par la presse, précisant qu’elle est en cours d’analyse et que l’enquête se poursuit.

Les faits se sont produits samedi 24 mai, avec deux actes distincts de sabotage : un poste haute tension a été incendié dans le Var, tandis qu’un pylône a été sectionné dans les Alpes-Maritimes. Ces actions ont provoqué une vaste coupure d’électricité, affectant environ 160 000 foyers, principalement à Cannes, sans toutefois perturber la cérémonie de clôture du festival, grâce à un dispositif d’alimentation indépendant.

Un nouvel incident est survenu dans la nuit suivante, vers 2 heures du matin, sur un autre poste électrique situé dans le quartier des Moulins à Nice. Un incendie s’y est déclaré, et des éléments matériels suspects ont été relevés : des traces de pneus et une porte fracturée menant au local technique, selon des sources proches du dossier. Enedis a précisé qu’environ 45 000 foyers à Nice, Saint-Laurent-du-Var et Cagnes-sur-Mer ont été temporairement privés d’électricité, le courant ayant été rétabli avant 6 heures.

Pour l’instant, aucun lien formel n’a été établi entre ces différentes attaques. À Nice, une enquête en flagrance pour « destruction volontaire par incendie en bande organisée » a été ouverte et confiée à la police judiciaire. Les investigations techniques se poursuivent pour évaluer l’étendue des dommages et les modalités d’exécution.

Face à ces actes, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réagi en demandant aux préfets de renforcer la sécurité des installations sensibles du réseau électrique, en coordination avec les opérateurs concernés.