Affaire Naomi Musenga : l'opératrice du Samu traduite devant le tribunal correctionnel

La justice a jugé que l’assistante de régulation médicale du Samu n’avait pas réagi adéquatement face à la situation de Naomi Musenga. La professionnelle, âgée de 60 ans, avait été mise en examen en février 2023. Suite aux réquisitions du ministère public, la juge d’instruction a ordonné son renvoi devant le tribunal correctionnel le 7 mai 2024.

L’opératrice est accusée de non-assistance à personne en danger pour ne pas avoir porté secours à Naomi Musenga alors qu’elle était en danger, sans risque pour elle-même ou pour d’autres, selon le parquet de Strasbourg. L’audience est prévue pour le 4 juillet prochain. Cependant, une ordonnance de non-lieu partiel a été rendue, car l’infraction d’homicide involontaire n’a pu être établie contre quiconque. Les experts ont conclu que Naomi était déjà au-delà de toute ressource thérapeutique lors de son appel au Samu.

Pour la famille, cette décision est à la fois un soulagement et une déception. Ils sont soulagés d’avoir enfin une date d’audience, six ans après le décès de Naomi, mais déçus qu’aucune charge d’homicide involontaire n’ait été retenue, les expertises n’ayant pas établi de lien direct entre le retard de prise en charge et le décès de Naomi.

Le 29 décembre 2017, Naomi Musenga, seule chez elle à Strasbourg, a appelé les secours en fin de matinée, souffrant de violentes douleurs abdominales et d’importants saignements. L’opératrice du Samu a réagi de manière sarcastique et n’a pas pris son appel au sérieux, ne lui demandant pas de décrire ses symptômes ou si quelqu’un pouvait l’assister. Elle a répondu sèchement aux plaintes de Naomi, qui a ensuite essayé de contacter SOS Médecins, mais s’est trompée de numéro. Sa belle-sœur, trouvant Naomi dans un état critique, a appelé le Samu et SOS Médecins, réussissant finalement à faire venir une ambulance. Naomi a été transportée aux urgences, où elle est décédée après plusieurs arrêts cardiaques à 17 h 30.