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À Strasbourg, la maire en poste Jeanne Barseghian briguera un nouveau mandat lors des élections municipales de 2026
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Première femme écologiste à accéder à la mairie de Strasbourg, Jeanne Barseghian a annoncé officiellement sa candidature pour un nouveau mandat lors des élections municipales de 2026. C’est au Grand Tigre, jeudi 3 juillet, qu’elle a confirmé son intention de poursuivre son engagement à la tête de la ville. À ses côtés figuraient notamment la députée écologiste Sandra Regol et la maire de Schiltigheim, Danielle Dambach.
Dans son discours d’annonce, elle a affirmé : « Strasbourg est une ville engagée contre les injustices et les inégalités. » Elle a ensuite souligné sa volonté de poursuivre cette dynamique : « Cet élan, il faut le maintenir et le renforcer. J’ai très envie que nous continuions à avancer ensemble. » Par ces mots, elle entérine sa volonté de briguer un second mandat.
Originaire de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, Jeanne Barseghian s’installe à Strasbourg en 2002 pour y étudier le droit de l’environnement. Elle s’implique progressivement dans la vie politique locale, intégrant le conseil régional d’Alsace en 2012, puis l’Eurométropole et la municipalité à partir de 2014.
En 2020, elle mène la liste Europe Écologie-Les Verts (EELV) aux municipales et l’emporte au second tour avec 41,7 % des suffrages, devenant ainsi la première maire écologiste de Strasbourg. Son mandat a été ponctué de mesures emblématiques, mais aussi de controverses.
Parmi les politiques marquantes de son mandat figurent la végétalisation accrue de la ville pour lutter contre les effets du dérèglement climatique, avec plus de 5 500 arbres plantés — dont près de 300 dans les cours d’école — et plus de 48 000 m² d’espaces verts créés depuis 2021. Le développement du réseau cyclable s’est poursuivi, atteignant désormais plus de 600 kilomètres d’itinéraires.
La gratuité des transports publics pour les moins de 18 ans, mise en place en septembre 2021, figure également parmi les mesures phares. Par ailleurs, le marché de Noël de Strasbourg a obtenu la certification ISO 20121, garantissant une organisation écoresponsable.
Mais certaines décisions ont suscité des mécontentements. L’élargissement des zones de stationnement payant et la hausse des tarifs ont été mal perçus par de nombreux habitants. De même, la réduction des horaires d’ouverture des musées a été critiquée. Le projet du tram nord, censé voir le jour en 2027, a été stoppé net après un avis défavorable rendu par la commission d’enquête fin 2024.
Le mandat de Jeanne Barseghian a également été marqué par plusieurs controverses. L'une des plus médiatisées concerne l’attribution, en 2021, d’une subvention de plus de 2,5 millions d’euros à l’association Millî Görüs pour la construction d’une mosquée à la Meinau. Face aux critiques sur les liens de cette organisation avec le pouvoir turc, l’association avait finalement renoncé à la subvention.
En mars 2025, une autre affaire a secoué l'exécutif : Hervé Polesi, alors adjoint à la mairie, a été exclu du groupe majoritaire après des signalements de comportements sexistes et de violences sexuelles. La maire avait admis avoir été alertée dès 2023, mais l’opposition a dénoncé une réaction tardive, parlant d’« omerta ».
Plus récemment, en mai, la décision controversée de jumeler Strasbourg avec le camp palestinien d’Aïda, situé en Cisjordanie, a suscité de nombreuses critiques. Jeanne Barseghian a défendu cette initiative en la qualifiant de démarche à la fois politique et idéologique.