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À l’ONU, Donald Trump et Emmanuel Macron affichent deux visions opposées du multilatéralisme

Lors de l’Assemblée générale des Nations unies, mardi 23 septembre à New York, Donald Trump et Emmanuel Macron ont défendu deux approches radicalement différentes du rôle des institutions internationales. Entre critiques acerbes et plaidoyer pour la coopération, les deux présidents incarnent un clivage profond sur l’avenir de l’ONU.

Publié : 24 septembre 2025 à 11h29 par
Claude-Emmanuel Martin

TRUMP MACRON
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP

Trump raille l’ONU et critique la France

À la tribune, le président américain a ouvert son discours par des piques ironiques, évoquant des « escaliers mécaniques » et un « téléprompteur défaillant » comme seuls bénéfices tirés de l’organisation. Mais derrière les boutades, Donald Trump a livré une vision dure des Nations unies, qu’il juge inefficaces et trop favorables à des pays « qui veulent changer les règles du jeu ».
Il a particulièrement visé la décision française de reconnaître l’État de Palestine, dénonçant une « récompense pour le Hamas ».

Macron défend un « multilatéralisme efficace »

En réponse, Emmanuel Macron a défendu avec vigueur l’importance d’un système international fondé sur la coopération. « Nous avons besoin plus que jamais de restaurer l’esprit de coopération qui a prévalu il y a quatre-vingts ans », a-t-il martelé, mettant en garde contre « le risque de voir l’égoïsme de quelques-uns » imposer la loi du plus fort.
Sans jamais citer son homologue américain, le président français a dénoncé les puissances qui « bloquent » le fonctionnement de l’Assemblée générale et fragilisent la résolution des conflits mondiaux.

Un tête-à-tête apaisé en marge de l’Assemblée

Malgré ces divergences affichées, les deux chefs d’État se sont retrouvés dans une atmosphère qualifiée de « chaleureuse et constructive » par l’Élysée. Donald Trump a salué Emmanuel Macron comme « un bon ami » et reconnu « son aide » dans le dossier ukrainien, tout en réaffirmant ses critiques sur la Palestine.
Le président français a répliqué : « Après presque deux ans de guerre, il y a autant de membres du Hamas qu’au premier jour. La stratégie actuelle ne fonctionne pas ».

Une diplomatie qui se poursuit en coulisses

Au-delà des discours, les discussions diplomatiques se multiplient. Donald Trump a rencontré plusieurs dirigeants musulmans (Qatar, Arabie saoudite, Turquie, Égypte, Jordanie, etc.) pour évoquer la crise au Proche-Orient. Le président américain a parlé de « réunion fructueuse », laissant entendre qu’Israël serait associé aux prochaines étapes.
Ces échanges montrent que, malgré les tensions verbales et les divergences stratégiques, la diplomatie onusienne reste au cœur des tentatives de résolution des grands conflits actuels.