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L’imam de la mosquée des Bleuets à Marseille a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir fait l’apologie du terrorisme
Un imam marseillais, mentionné dans un récent rapport gouvernemental sur les Frères musulmans, a été condamné vendredi 30 mai à six mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme ». Cette sanction fait suite à la republication en juillet 2024, sur son compte suivi par environ 10 800 personnes, d’une vidéo accompagnée d’un commentaire qualifiant d’« légitime défense » l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, événement ayant causé la mort de plus de 1 200 Israéliens. Toutefois, le tribunal correctionnel de Marseille a relaxé l’imam Ismail — de son vrai nom Smaïn Bendjilali — pour une autre publication dans laquelle il partageait une vidéo dénonçant des actes de torture attribués à des soldats israéliens sur un Palestinien, assortie du commentaire : « Daech [acronyme arabe de l’organisation État islamique] à côté, ce sont des enfants de chœur ».
Outre la peine de prison avec sursis, la justice l’a condamné à une amende de 2 000 euros ainsi qu’à une interdiction de cinq ans des droits civiques, et son nom a été inscrit au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait). Le tribunal a suivi en grande partie les réquisitions du parquet, mais a rejeté la demande d’exclure l’imam du réseau social X pour six mois ainsi que l’interdiction définitive d’exercer en tant que salarié à la mosquée des Bleuets.
L’imam a annoncé son intention de reprendre ses fonctions lors du prochain prêche du vendredi, insistant sur le fait qu’il ne cautionnait pas les propos qu’il avait relayés, soulignant que « relayer ce n’est pas y adhérer ».
La mosquée des Bleuets et son imam avaient déjà été au cœur d’une controverse administrative à l’automne dernier, lorsque le préfet de police des Bouches-du-Rhône, à la demande de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avait menacé de fermer ce lieu de culte situé dans les quartiers nord de Marseille. Cette procédure avait été suspendue après que l’imam eut temporairement cessé ses activités, suivi d’une formation universitaire sur la laïcité, ainsi que la suppression de ses publications controversées.
Enfin, le rapport officiel sur les Frères musulmans, rendu public récemment, cite l’imam Ismail comme une figure influente auprès de la jeunesse musulmane locale, notamment grâce à sa présence et son aisance sur les réseaux sociaux.