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Malgré les enjeux sensibles, Emmanuel Macron a pris le parti de dialoguer directement avec Vladimir Poutine

Publié : 2 juillet 2025 à 6h00 - Modifié : 2 juillet 2025 à 15h37
Mandy Vereecken

Une reprise de dialogue très attendue. Mardi 1er juillet, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se sont entretenus au téléphone pendant plus de deux heures – leur premier échange direct depuis septembre 2022. Ce contact met fin à une longue période de silence diplomatique, et marque un tournant dans les relations entre l’Union européenne et le Kremlin.


Jusqu’ici, les dirigeants européens avaient évité tout contact direct avec le président russe, à l’exception notable de deux figures proches de Moscou au sein de l’UE : le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui a maintenu un dialogue régulier avec Poutine, et son homologue slovaque Robert Fico, reçu à Moscou en décembre dernier, précise.


Lors de cet échange, Emmanuel Macron a réaffirmé “le soutien indéfectible de la France à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine”, appelant à une trêve rapide. De son côté, Vladimir Poutine a répété que le conflit actuel résulte, selon lui, de l’attitude des pays occidentaux, un quotidien russe d'État. Le président russe a dénoncé des années d’ignorance à l’égard des préoccupations sécuritaires de la Russie et accusé l’Occident d’avoir transformé l’Ukraine en une base anti-russe.


Cette interprétation reste inacceptable pour Paris, et que le chef de l’État français a préféré recentrer la discussion sur la situation actuelle, sans revenir sur les justifications historiques avancées par Moscou.


Cet appel intervient peu après des propos virulents du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui accusait récemment Emmanuel Macron et Olaf Scholz d’avoir “perdu la raison”, les accusant de vouloir revenir à une domination européenne sur la Russie.


Moscou continue de repousser les offres de cessez-le-feu soutenues par les États-Unis, maintenant une posture inflexible dans les négociations. Malgré les appels à la désescalade, la Russie demeure intransigeante, soulignent les médias ukrainiens.


Sur le dossier iranien, en revanche, un terrain d’entente semble avoir été trouvé. Les deux dirigeants se sont accordés sur la nécessité de privilégier la voie diplomatique pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien. Ce serait le bombardement de sites nucléaires iraniens par les États-Unis – auquel ni la France ni la Russie n’avaient été associés – qui aurait incité Emmanuel Macron à reprendre contact avec Vladimir Poutine.


Ce geste du président français, qui s’est également entretenu avec Volodymyr Zelensky après son appel avec Poutine, pourrait selon certains analystes s’inscrire dans une volonté de renforcer la position diplomatique de la France au Moyen-Orient. Pour le chef du Kremlin, ce dialogue offre une opportunité de réaffirmer son influence sur la scène internationale, en dépit de l’isolement imposé par les capitales occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine.


Dans un autre registre, la journée s’est conclue par une annonce significative de Washington : les États-Unis suspendent temporairement leurs livraisons de missiles Patriot à Kiev. Cette décision est justifiée par la nécessité de préserver les stocks américains, mais elle reflète aussi un essoufflement du soutien de l’administration Trump envers l’Ukraine.