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Harcèlement scolaire : des signalements multipliés par dix en deux ans
Les parquets ont enregistré plus de 10 000 affaires de harcèlement scolaire entre 2022 et 2024. Une hausse spectaculaire des signalements qui s’explique avant tout par une prise de conscience collective et un recours accru aux dépôts de plainte.
Une explosion des signalements
Les chiffres publiés mardi par les services statistiques du ministère de la Justice et de l’Éducation nationale, et révélés par franceinfo, montrent une évolution impressionnante.En mars 2022, les parquets comptabilisaient 530 signalements de harcèlement scolaire. Ils sont passés à 3 500 en 2023, puis 6 100 en 2024.En deux ans, les alertes ont ainsi bondi de plus de 1 050 %.
Cette augmentation ne traduit pas nécessairement une aggravation du phénomène, précisent les services ministériels. Les enquêtes internes montrent un niveau stable de harcèlement, mais davantage de familles et d’élèves portent plainte — signe d'une prise de conscience accrue et d’une meilleure identification des situations.
Une réponse pénale quasi systématique
Sur les 10 100 dossiers ouverts, un tiers ne mentionne aucun auteur identifié, notamment lorsqu’il s’agit de cyberharcèlement.Sur les personnes identifiées :
10 500 suspects retrouvés,
mais 52 % non poursuivables faute de preuves.
Parmi les 5 100 mis en cause poursuivables, 96 % ont reçu une réponse pénale :
88 % via des mesures alternatives (rappel à la loi, stages, réparation),
12 % ont fait l’objet de poursuites judiciaires.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi, 370 personnes ont été jugées, et 79 % condamnées.
Qui sont les auteurs et quelles formes de harcèlement ?
Les données montrent :
61 % des faits relèvent de violences verbales,
22 % concernent des violences physiques,
34 % des cas impliquent un groupe,
61 % des mis en cause sont des garçons,
et les 13-15 ans représentent 38 % des signalements.
Plus globalement, pour l'année scolaire 2023-2024, l’Éducation nationale recense 7 incidents graves pour 1 000 élèves, dont le harcèlement représente une part minoritaire — moins d’un cas pour 1 000 élèves.