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En période de canicule, les agents de La Poste veillent sur les personnes fragiles
Depuis sept ans, Julie Lorentz exerce son métier de factrice à Haguenau. Mais en ce mercredi 2 juillet, marqué par une intense vague de chaleur, ce n’est pas pour distribuer du courrier qu’elle frappe à la porte de Mathilde Schoen. Elle est là pour prendre de ses nouvelles, échanger quelques mots, et lui rappeler les gestes essentiels pour faire face à la canicule : bien s’hydrater, maintenir son logement au frais, et éviter les sorties durant les heures les plus chaudes.
Un moment simple mais précieux, que les deux femmes savourent. Pour Mathilde Schoen, ce rendez-vous est une véritable bouffée d'air. "Cela me réconforte, je me sens moins seule. Et puis c’est quelqu’un de familier, une personne en qui j’ai confiance", explique-t-elle.
Julie Lorentz, elle, accorde beaucoup d’importance à ces visites. "C’est quelque chose qui me touche personnellement. Je n’ai plus mes grands-parents, alors ces échanges avec les aînés me font du bien. Ils me rappellent de bons souvenirs", confie-t-elle.
Ce dispositif s’inscrit dans un partenariat entre La Poste et la Ville de Haguenau. Il s’adresse à environ soixante résidents inscrits sur le registre du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) : des personnes âgées, en situation de handicap ou isolées. Le service est entièrement financé par le CCAS, pour un coût annuel estimé entre 2 000 et 3 000 euros.
Dans un contexte où l’activité courrier a chuté de deux tiers en quinze ans, ne représentant plus que 16 % du chiffre d'affaires, La Poste se réinvente en développant des services à la personne. Parmi eux, les visites de courtoisie en période de fortes chaleurs ou de froid intense. "Ces interventions peuvent aussi être déclenchées à la demande des proches, notamment des enfants inquiets pour leurs parents âgés", précise Mireille Illat, adjointe au maire chargée des solidarités actives. "Nous proposons également le portage de repas ou de médicaments. L’objectif est de répondre au plus près des besoins."
Au-delà de l’aspect pratique, ces visites renforcent un lien humain essentiel. "Le contact, l’écoute, cela reste une valeur fondamentale pour La Poste, et cela compte énormément pour les bénéficiaires", souligne Mireille Illat. Elle anticipe d’ailleurs une hausse du nombre de demandes dans les années à venir. "Depuis six ans, les retours sont extrêmement positifs. Et avec des canicules de plus en plus fréquentes, de nombreuses familles cherchent à être rassurées."
Le rôle du facteur prend ici une dimension préventive : il peut détecter rapidement un malaise, ou repérer des signes inquiétants chez une personne âgée. À un âge où la perception de la soif peut disparaître malgré une déshydratation, ces visites quotidiennes deviennent un filet de sécurité indispensable.