L'actualité nationale, régionale et locale
Jusqu’à dix départs de feux par jour" : dans le Bas-Rhin, les pompiers et bénévoles se mobilisent pour l’été 2025
La saison des incendies de végétation est officiellement lancée dans le Bas-Rhin. Ce samedi 17 mai, à Bischoffsheim, les sapeurs-pompiers du département, accompagnés de représentants de la préfecture, ont détaillé le plan de prévention et d’intervention prévu pour l’été 2025. Le territoire, fortement boisé, est désormais considéré comme particulièrement exposé.
« Nous sommes prêts », affirme René Cellier, contrôleur général et directeur départemental du SDIS 67. Selon lui, les moyens actuels permettent d’agir efficacement, sauf en cas de feux exceptionnels nécessitant l’appui d’autres départements.
L’une des priorités de ce dispositif repose sur une évaluation fine des risques. Elle s’appuie d’abord sur la typologie des forêts, en fonction de la nature des arbres présents — feuillus ou conifères —, ces derniers étant plus inflammables. Une cartographie départementale actualisée facilite désormais ce travail.
Les secours peuvent également compter sur un outil numérique de suivi en temps réel des conditions météo, fourni par Météo-France. Température, hygrométrie, vitesse du vent… tous ces paramètres sont analysés pour anticiper les périodes critiques.
« Depuis 2022, on observe un vrai changement », souligne Cécile Rackette, sous-préfète et directrice de cabinet du préfet. Les étés 2022 et 2023 ont été marqués par des chaleurs intenses et une sécheresse prolongée, entraînant une hausse significative du nombre d’interventions : 4 721 feux recensés en 2022, contre 3 940 l’année précédente.
Même si 2024 a été plus arrosée, la vigilance reste de mise. Le Bas-Rhin compte près de 196 000 hectares de forêts, dont une majorité de résineux, ce qui en fait l’un des départements les plus boisés — et donc les plus à risque — de France.
Pour 2025, l’État a investi plus de 600 000 euros dans le renforcement des moyens matériels. La grande nouveauté de l’année est l’installation de caméras dans certaines zones forestières sensibles, capables de détecter visuellement les premiers signes d’un incendie.
Sur le terrain, les pompiers disposent de 32 camions-citernes de moyenne capacité adaptés aux feux de végétation, de 30 véhicules tout-terrain légers, ainsi que de quatre engins de grande capacité.
La prévention passe également par l’implication citoyenne. Un réseau de 200 bénévoles, baptisé les « sentinelles », continue de patrouiller dans les forêts. Créé en 2023, ce dispositif joue un rôle clé dans la détection précoce et la sensibilisation du public.
« Leur mission est essentielle », insiste Cécile Rackette. Équipés de gilets, jumelles, radios et boussoles, ces volontaires informent les promeneurs sur les comportements à adopter : éviter les barbecues en pleine nature, ne pas fumer en forêt, et savoir réagir face à un départ de feu en privilégiant sable ou terre plutôt que des gestes inefficaces.
Ce plan global, à la fois technologique, humain et pédagogique, vise à faire face à une menace devenue récurrente, dans un département où les incendies peuvent se déclencher rapidement, en particulier en période de sécheresse.